Porsche 911 SC Targa 3.0, une valeur sûre en collection

Ce qui attire le regard sur notre Carrera Targa est l’aileron proéminent – qui peut servir de table de pique-nique – et sa couleur rouge (Guards India Red) qui brille au soleil. L’intérieur noir et cuir beige sont en bel état. Nous ne pouvons constater que de l’usure d’usage sans déprédation. Peut-être un bon nettoyage des cuirs avant de les nourrir. Les jantes sont en alu noir en 15, avec des 205 à l’avant et des 225 à l’arrière. La partie supérieure du toit est amovible et permet de rouler cheveux au vent par temps clément. Détail amusant : la boîte à cassettes en guise de console centrale devant le levier de vitesse.

Superbe tenue de route

Derrière le volant en T, le compte-tours est toujours en position centrale. Seule la jauge à essence, tout à gauche, n’est pas franchement visible. Tour de clef et le moteur se met en route aussitôt. Tâtonnement pour la course de l’embrayage avant de s’élancer sur les routes bernoises. Les rapports montent et descendent en douceur et comme à son habitude, la 911 SC Targa est rivée à la route. Il semble que rien ne peut la dévier de sa trajectoire. Les montées en régime nous rappellent la présence du moteur derrière nous.

Impétuosité et maîtrise

Il semble que cela ne va jamais s’arrêter. Si, quand le compteur dépasse largement les 100 sur une route à 80. Oups ! Heureusement, pas de radar en vue. Le freinage est puissant sans être brutal. Notre 911 SC Targa garde le cap. Pas d’écart ou de tentative de perte de motricité. Les sièges sont confortables et maintiennent correctement. Les places arrière sont symboliques. Tout comme son coffre à l’avant. Mais ce n’est pas une familiale. Nous sommes bien en présence d’une authentique sportive qui ne demande qu’à s’exprimer sur des petites routes sinueuses. Nous avions essayé une 2.7-Litre – suivre le lien pour découvrir notre essai – qui nous avait déjà procuré de belles sensations.

Un look indémodable et connu de tous. Une parfaite tenue de route, sauf peut-être sur revêtement mouillé. L’agrément de conduite. Tout cela, sans conteste, fait partie de ses qualités. Mais on dénombre aussi quelques faiblesses. La principale est le coût d’entretien de la 911 SC Targa du fait du prix des pièces détachées. Le moteur utilise de l’huile minérale, les vidanges seront donc plus fréquentes. De surcroît, certaines pièces deviennent de plus en plus difficiles à trouver ou très chères. A contrario, il est facile de se procurer un pare-brise ou une courroie d’alternateur. Il existe de nombreux fabricants tiers. Assurez-vous qu’ils respectent les normes imposées par Porsche. À noter le toit Targa à refaire. La garniture intérieure est pendante et la partie extérieure demande une petite retouche.

D’innombrables versions

Soit vous êtes 911, soit vous ne l’êtes pas. Il n’y a pas de milieu. Si vous faites partie des amateurs de cette marque et plus précisément de ce modèle, vous aurez le choix entre toutes les versions qui existent. Mais qu’elle est celle qui vous convient ? Aujourd’hui, nous sommes en présence d’une Porsche 911 SC Targa de 1979. Seuls 1875 exemplaires ont été fabriqués pour cette année-modèle. Il faut faire attention aux faux stickers quelques fois apposés sur une Porsche.

Reconnaître une Porsche 911 SC Targa par son numéro de série

Notre voiture d’essai détient le numéro 911 931 1018, explications :

• Le numéro de série commence par 911 (depuis 1970)
• Le chiffre suivant indique l’année, ici 9 pour 1979
• Le chiffre suivant indique le type, ici 3 pour SC
• Le chiffre suivant indique la carrosserie, ici 1 pour Targa
• Les quatre chiffres suivants indiquent la chronologie des unités fabriquées. Ici, c’est la 1018e auto sur 1875 fabriquées

Me voilà face à mes craintes. Comment vais-je apprécier cette voiture chérie par tant d’adeptes. Je n’apprécie pas particulièrement les sensations fortes, mais je dois me faire violence. Après tout, surmonter ses peurs, c’est une expérience en soi.

Un fauve prêt à rugir

L’animal est rouge. J’ai dit animal, eh bien oui, on dirait un fauve prêt à charger. Je dois reconnaître que la bête présente bien. Les lettres PORSCHE et Carrera figurent en gros sous l’aileron. Ça en jette et du coup, on sait à qui on a affaire. Je prends mon courage à deux mains et tente d’ouvrir la portière. Elle me résiste mais finit par céder. Petite victoire. La voiture est basse, il me faut donc descendre pour m’asseoir à son bord. L’intérieur est noir et beige. Le siège, ma foi, est confortable. Le dos est bien calé et j’ai largement la place d’allonger les jambes. Je vais chercher la ceinture qui est un peu en arrière du siège. Mon pilote s’installe. Nous sommes un peu à l’étroit.

La tension est à son comble

L’heure de vérité a sonné. Le moteur tourne. Départ. Boîte mécanique à 5 rapports, dont l’embrayage doit être amadoué. Après quelques secousses et plusieurs calages, nous voilà partis. Malgré la présence du toit Targa amovible, un petit peu abîmé, les bruits sont bien présents. La voiture tient bien dans les virages et moi dans mon siège. Je suis rassurée. Accélération rapide sur une ligne droite. Comme au décollage d’un avion, je suis collée au siège. En une fraction de seconde, je me sens euphorique. Est-ce l’adrénaline ? Le freinage est tout aussi intense.

Les femmes et Porsche

Preuve que je ne suis pas représentative de mon genre, les clubs dédiés accueillent de plus en plus de membres féminins. Et que dire du programme Women behind the wheel de Porsche. Il réunit des femmes influentes dans tous les domaines. Le point de réflexion est que la conduite sportive et ses valeurs sont similaires à ce que l’on rencontre dans la vie professionnelle. Le pouvoir est grisant et la conduite sportive est grisante. Si vous en avez les moyens. Si vous en avez l’envie. Mesdames, faites battre votre cœur à votre rythme.

1979 Porsche 911 SC Targa – aileron en option précurseur de la version Turbo-Look.

1979 Porsche 911 SC Targa – superbes jantes noires en 15 pouces et pneus en 205 à l’avant et 225 à l’arrière.