Mercedes-Benz 190 SL, sa valeur en collection reste élevée

Boîte mécanique uniquement

Mue par un quatre cylindres de 1897 cm³ développant 105 chevaux et accolé à une boîte à 4 rapports, la Mercedes-Benz 190 SL n’a jamais été proposée en version automatique. Il s’agit d’un roadster pouvant recevoir un hardtop. C’est sur une demande de l’importateur américain que les designers Karl Wilfert et Walter Hackert ont réussi une auto très similaire à la 300 SL, mais en réduction. Notre modèle d’essai date de 1956 et se présente dans une robe Horizon Blue (Code 304) intérieur bleu (code 206). Présentée en 1954 au salon de New York, elle y reçoit un accueil triomphal. Elle est validée après le salon de Genève en 1955, année de début de production.

Un succès outre Atlantique

Plus de 80 % de la production part aux États-Unis, l’Europe ayant encore quelques difficultés financières pour que sa population puisse s’offrir une telle auto. La seule différence notable entre les versions américaines et européennes concerne le compteur indiquant les miles. Les chromes sont omniprésents sur la Mercedes-Benz 190 SL. Sans doute pour plaire aux Américains. Notre compagne du jour ne déroge pas à cet effet. D’ailleurs, après en avoir inspecté tous les détails extérieurs, hormis quelques piqûres sur certains chromes, la peinture semble neuve. Ce qui n’est pas le cas de l’intérieur.

Contraste entre l’extérieur et l’intérieur

Comme sur la majorité des roadsters, les portes s’ouvrent largement sur un intérieur défraîchi. Cela contraste avec la peinture extérieure. Hormis le cuir des sièges qui est encore plus que présentable, le reste est à restaurer entièrement. Les photos de la galerie vous en donneront un plus large aperçu. Au premier tour de clef, le moteur ne rechigne pas du tout. Il tourne tout à fait correctement. Toutefois, après quelques tours de roues, il présente de nombreux à-coups qui préconisent une analyse plus profonde avant de pouvoir utiliser le véhicule sans souci.

Une révision générale s’impose

L’embrayage et la boîte de vitesses ne posent aucun problème comparés au fonctionnement du moteur. Un détail original : les clignotants. Ne cherchez pas de commodo, il n’y en a pas. C’est le cercle chromé du klaxon qui fait office de commodo de clignotant. Déroutant mais pas idiot. Les sièges maintiennent encore bien et le confort de la voiture, malgré une restauration nécessaire, est relativement sain. Le freinage est assuré par 4 tambours qui ont fait leur office pendant notre essai. Toutefois, en raison des problèmes moteur nous n’avons pas pu mener à bien la totalité de notre essai.

L’ennemi numéro 1 de la 190 SL est la corrosion. C’était d’ailleurs le cas de nombreuses voitures de cette époque. Il faut faire attention aux restaurations réalisées entre 1970 et 1980 qui l’ont souvent été à bas prix. Les pièces coûtent chères. Pour connaître l’état de corrosion de votre future acquisition, contrôlez le plancher de l’habitable ou celui du coffre. Côté moteur et suspensions, c’est robuste. Concernant le carburateur, il est courant de remplacer le Solex par un Weber plus fiable. Si vous êtes maniaque, vérifiez la correspondance des numéros moteur, transmission, essieu et direction. Votre future Mercedes-Benz 190 SL peut vous emmener loin. Cependant, il faut que son entretien soit suivi, aussi bien mécanique que carrosserie. Dès ce moment, c’est une voiture fiable. Elle est confortable et bien réglée, elle est agréable à conduire.

Ne vous précipiter jamais pour l’achat d’une Mercedes-Benz 190 SL. Il y en a suffisamment sur le marché. D’autant plus qu’avec les ventes aux enchères, des modèles US reviennent en Europe. Donc, prenez votre temps et vérifiez tous les points qui feront que vous serez un conducteur heureux ou pas. Une 190 SL restaurée dans les règles de l’art peut dépasser les CHF 200 000. Le prix d’une auto à restaurer partiellement ou totalement dépendra de la gourmandise de son vendeur. N’oubliez pas, la majorité des pièces sont disponibles mais à des prix élevés. De plus, si vous ne pouvez le faire vous-même, vous devrez trouver un partenaire compétent pour mener à bien la restauration.

Eh bien, pour une fois, je serai un peu moins bavarde. Une ligne séduisante et une couleur d’un bleu lavande qui sort du commun. La carrosserie semble avoir été refaite et à première vue, cette Mercedes-Benz 190 SL est belle. Pleine d’anticipation, je me précipite pour essayer ce beau carrosse qui date tout de même de 1956. Malheureusement, l’intérieur n’est pas aussi reluisant. Chromes défraîchis, garnitures de portes à refaire ou alors à bien nettoyer. Les sièges semblent en meilleur état et sont confortables. Côté mécanique, tout n’est pas nickel. D’ailleurs mon pilote a préféré écourter le trajet par prudence. Je rêvais tant d’une belle balade, cheveux au vent, avec un avant-goût de liberté. Mais voilà, je reste sur ma faim. Je lance donc, ici, un appel au secours. Qui pourra assez aimer cette voiture pour vouloir lui redonner tout son lustre. Je vous assure, elle le mérite vraiment.

Le stand Mercedes-Benz au 25e salon de l’automobile de Genève qui s’est tenu du 10 au 20 mars 1955 – @Mercedes-Benz AG.