Il n’est pas nécessaire de dépenser des sommes folles pour s’offrir un premier véhicule de collection. Le marché regorge d’automobiles séduisantes qui vous donneront beaucoup de plaisir. La Triumph Spitfire MK IV est l’une d’entre elles.

Harry Webster, l’homme derrière Triumph, voulait proposer un roadster sportif à prix serré. Ce fut chose faite avec la Spitfire. La Triumph Herald servit de base et Michelotti en dessina la silhouette. Sortie en 1962, elle termine sa carrière en 1980. Cinq versions se sont succédé pendant 18 ans. La Triumph GT6, quant à elle, dérive de la Spitfire et est dotée d’un moteur 6 cylindres.

Un véhicule en constante évolution

La Triumph Spitfire a conservé le dessin de base depuis 1962 avec quelques modifications au fil des versions.
La Triumph Spitfire a conservé le dessin de base depuis 1962 avec quelques modifications au fil des versions.

Durant dix-huit ans, la Triumph Spitfire n’a cessé d’évoluer. Les défauts relevés par la clientèle étaient pris en compte par la marque et corrigés au fur et à mesure. La concurrence de l’époque se nomme Austin-Healey / MG Sprite. Harry Webster, puis Stanley Markand, ont tout fait pour que leur roadster soit en première place des ventes. La carrière du véhicule a commencé sous forme de prototypes. Ils étaient fabriqués soit par Michelotti en Italie, soit directement à Coventry. Il y en a eu quatre. Le quatrième prototype correspond à la version qui a été dévoilée en 1962. Si l’histoire de ce véhicule vous intéresse, suivez notre lien vers un article dédié aux différentes versions. (en cours de rédaction)

Au volant de la Triumph Spitfire MK IV

Le volant Motolita en bois est de faible diamètre et sa position vertical déroute au premier abord.
Le volant Motolita en bois est de faible diamètre et sa position vertical déroute au premier abord.

Une ligne améliorée

Vue de l’extérieur, la Spitfire MK IV se distingue de ses devancières. Si sa ligne reste toujours aussi sexy – le dessin de Michelotti est fabuleux – quelques aménagements sont apparus principalement sur la partie arrière. Les petits feux ronds sont remplacés par un bloc intégré avec feux de recul. La poupe tout en rondeur disparaît et laisse place à une coupure nette et abrupte, non dénuée de charme. Notre Spitfire MK IV est équipée de roues fils, ce qui rend la voiture encore plus désirable. Les deux loquets latéraux permettent d’ouvrir le capot en le faisant basculer vers l’avant. Cette version du véhicule a été produite à 70 021 unités, entre novembre 1970 et décembre 1974.

La position de conduite

Comme pour la majorité des roadsters de cette période, l’assise est au ras de la route. Face au conducteur, deux cadrans indiquent la vitesse et les tours moteur. Les manomètres pour l’essence et la température d’eau se situent à droite du volant sur la partie centrale du tableau de bord. Le strict minimum pour surveiller le bon fonctionnement de l’auto. Les sièges sont confortables. Le petit levier de vitesse tombe bien sous la main. Notre version ne disposait pas de l’overdrive. La position de la clef de contact est surprenante et pas très pratique. Elle sera modifiée sur les versions ultérieures.

Une puissance suffisante

Le moteur de 1296 cm³ démarre au quart de tour. Son bruit un peu rauque est sympathique. L’embrayage est souple et les rapports passent sans à-coups. La Triumph Spitfire MK IV embarque une nouvelle boîte de vitesses basée sur celle de la Toledo. Ce n’est pas un foudre de guerre, mais sa puissance – 63 chevaux – suffit pour rouler agréablement et se faire plaisir. Il est clair qu’en montagne, le recours régulier à des changements de rapport sont nécessaires. Le freinage – disques avant / tambours arrière – est équilibré et demande un temps d’adaptation en raison de l’âge de la voiture.

Sur la route

Le comportement routier est sain. Sans doute lié à la modification de la suspension arrière. En effet, exit la rigidité du ressort à lames transversal. Le prix de la Triumph Spitfire MK IV devait rester attractif, alors, la solution choisie est pertinente. Nous avons tout d’abord une réduction à 5 lames au lieu de 6. Si la lame supérieure reste boulonnée au sommet du différentiel, les autres sont coupées en deux. Puis, elles sont fixées de part et d’autre au-dessus de l’essieu. On notera aussi la présence une barre anti-roulis. Ainsi, les roues ne s’écrasent plus en virage serré.

Les feux arrière ont évolué vers ce bloc qui incorpore les feux de recul.

Les feux arrière ont évolué vers ce bloc qui incorpore les feux de recul.

Vous devez descendre dans la Triumph Spitfire MK IV pour vous asseoir.

Vous devez descendre dans la Triumph Spitfire MK IV pour vous asseoir.

La position incongrue de la clef de contact sera modifiée pour le modèle 1500.

La position incongrue de la clef de contact sera modifiée pour le modèle 1500.

Triumph Spitfire MK IV | Les points forts et les points faibles

1972 Triumph Spitfire MK IV le roadster idéal pour débuter en collection.

1972 Triumph Spitfire MK IV le roadster idéal pour débuter en collection.

Les points forts

Le premier de ses points forts est l’aspect visuel. Il faut lui reconnaître une ligne séduisante, encore aujourd’hui. Pour la partie financière, sa cote reste mesurée. On peut encore trouver une Triumph Spitfire MK IV en bon état. Il suffit de chercher un peu. Elle n’est pas très gourmande et sa consommation reste raisonnable. Ce roadster est facile à entretenir. D’ailleurs, on peut se procurer les pièces détachées sans problème. Ensuite, et non des moindres, le plaisir d’être derrière le volant et d’emprunter de petites routes. Ce n’est que du bonheur.

Les points faibles

Où serait le charme si tout était parfait ? La carrosserie a une certaine tendance à rouiller. De ce fait, il est important de surveiller les passages de roues, le capot et la malle arrière, sans oublier le bac de la batterie. Le système électrique peut se montrer capricieux. Mais le faisceau étant simple, la panne est repérée rapidement. Enfin, la Triumph Spitfire MK IV mériterait d’abriter quelques chevaux de plus sous son capot.

Impossible de vous tromper c'est marqué dessus qu'il s'agit d'une MK IV.

Impossible de vous tromper c’est marqué dessus qu’il s’agit d’une MK IV.

Le coffre de la Triumph Spitfire MK IV offre un volume de 200 dm3.

Le coffre de la Triumph Spitfire MK IV offre un volume de 200 dm3.

Un roadster n'offre que deux places plus un petit espace de rangement derrière les sièges avant.

Un roadster n’offre que deux places plus un petit espace de rangement derrière les sièges avant.

Acheter une Triumph Spitfire MK IV ou non ?

Le dessin de la Triumph Spitfire est l'oeuvre du designer itakien Michelotti.

Le dessin de la Triumph Spitfire est l’oeuvre du designer itakien Michelotti.

Étudier le marché

Nous l’avons déjà mentionné, la Triumph Spitfire MK IV n’est pas rare en occasion. Elle fait encore partie des cabriolets dont le prix est raisonnable. Il suffit de prendre son temps et de ne surtout pas se jeter sur la première opportunité. Cette voiture, pour le plaisir, peut aussi être utilisée quotidiennement. Faites attention, toutefois, à celles qui reviennent des États-Unis. La puissance est réduite par rapport aux versions européennes.

Éviter les mauvaises surprises

En règle générale, la mécanique est sans histoire et le freinage suffisant. Les sensations au volant sont fabuleuses, sans même risquer de perdre son permis. Le confort et l’habitabilité sont dans la moyenne. Cependant, il faut absolument privilégier un modèle ayant un suivi régulier. En effet, les mauvaises surprises peuvent immobiliser votre Spit pendant un certain temps. Sauf si vous êtes bricoleur. Dans ce cas, vous pouvez envisager de refaire une Spitfire intégralement. C’est tout à fait possible, car toutes les pièces détachées sont disponibles.

Une première voiture de collection à prix raisonnable

Sur le marché suisse, une Triumph Spitfire MK IV se négocie dans une fourchette de CHF 13 000 à 21 000. Pour ce prix, la voiture a reçu une restauration totale. Ce véhicule est parfait pour débuter en collection, tant il attire la sympathie. Vous pouvez aussi compter sur les clubs pour vous donner un coup de main, si vous recherchez de la documentation.

Pour information, la Triumph Spitfire MK IV de notre essai nous a été confiée par l’Oldtimer Galerie à Toffen. En suivant ce lien, vous aurez à disposition toutes les données du véhicule.

Le couvre-capote ferme correctement grâce à des boutons-pression bien répartis.

Le couvre-capote ferme correctement grâce à des boutons-pression bien répartis.

Le bouchon du réservoir d'essence se trouve entre l'habitable et le coffre arrière.

Le bouchon du réservoir d’essence se trouve entre l’habitable et le coffre arrière.

La boîte de vitesse est à 4 rapports et dérive de celle de la Triumph Toledo.

La boîte de vitesse est à 4 rapports et dérive de celle de la Triumph Toledo.

Vintage Car Magazine vous donne son avis

Sur le tableau de bord rien que le nécessaire compte de vitesse, compte-tours, jauge à essence et manomètre de température du liquide de refroidissement.

Sur le tableau de bord rien que le nécessaire compte de vitesse, compte-tours, jauge à essence et manomètre de température du liquide de refroidissement.

Le temps passe. Notre modèle fête ses 50 ans et il a encore de beaux restes. Nous avons en effet été surpris du bon état général de l’auto. Le charme anglais opère dès que nous sommes en présence de ce ravissant cabriolet. Ses roues fils et son volant en bois Motolita n’y sont pas étrangers. Sur la route, nous avons retrouvé le plaisir de conduire une vraie voiture. Même si tout n’est pas parfait, cette petite Triumph Spitfire MK IV vous invite à sortir de la routine quotidienne. Si vous craquez pour elle, entretenez-la avec soin. Vous la garderez ainsi le plus longtemps possible.

Dernière recommandation. Ne faites pas de trajets trop longs, sauf si vous êtes très souple. Ce n’est, de loin, pas notre cas ! En effet, s’extirper d’un véhicule aussi bas ne se fait pas de manière toujours élégante. Pour preuve, les sourires des passants devant notre séance de gymnastique.

Et pour finir, une petite devinette. Savez-vous pourquoi le porte-bagages monté sur le coffre arrière s’appelle une Véronique ? Oui, non, ne sais pas ? Véronique est une marque qui fabrique des porte-bagages de coffre, et tout comme Frigidaire, le nom de la marque est devenu le nom du produit.

Savez-vous comment s'appelle le porte-bagages sur le coffre arrière réponse dans notre article.

Savez-vous comment s’appelle le porte-bagages sur le coffre arrière réponse dans notre article ?

Liens pour plus d’informations sur les Triumph Spitfire

France – Amicale Spitfire

SpitCote : aider à discuter le prix.

DiagnoSpit : guide d’achat de la voiture, téléchargeable ou disponible sous forme de brochure.

Suisse – Spitfire Club

Les illustrations de cet article sont Copyright © de leurs ayants droit. Tous droits réservés ©2022 – Vintage Car Magazine.