Le modèle 400 est la première Ferrari équipée d’une boîte automatique à trois rapports d’origine GM Turbo Hydramatic. Pour des raisons de pollution, la 400 perd ses carburateurs pour une injection, cela donne la Ferrari 400i, celle de notre essai.
En 1960, Ferrari dévoile sa 250 GT 2+2. C’est la première voiture de la marque à quatre places. Signée Pininfarina, elle est motorisée par un 3.0-Litre associé à une boîte manuelle à 4 rapports avec overdrive. En 1963, elle évolue en 250 GTE 2+2, avec le moteur 4.0-Litre de la 330 America. Suivent la 330 GT 2+2, puis la 365 GT 2+2. En 1972, arrive la 365 GT4 2+2 dont le dessin, toujours de Pininfarina, évoluera entre 1972 et 1989. Changement de patronyme en 1976, avec l’arrivée de la 400. Baptisée 412 en 1985, elle termine sa carrière en 1989.
Présentation de notre véhicule d’essai
Un véhicule très élégant
La Ferrari 400i de notre essai se présente en bleu métallisé et intérieur cuir beige. Elle n’affiche que 104 000 kilomètres et son état est excellent. Que dire de ses 12 cylindres qui sont un véritable enchantement pour les oreilles. Le V12 de 4.8-Litre – 4823 cm³ très exactement – est accolé à une boîte mécanique à 5 rapports (une des 421 construites). La meilleure des deux boîtes proposées. Les places arrière peuvent accueillir des adultes pour de courts trajets. Le confort est parfait et le maintien des sièges suffisant.
Un tableau de bord bien agencé
Derrière le petit volant où trône le cheval cabré, deux gros cadrans renseignent le conducteur sur la vitesse et les tours/minute. Entre les deux, la pression d’huile et la température d’eau. Les autres manomètres sont placés sur le haut de la console centrale, très inclinée. Le levier de vitesse tombe bien sous la main.
Deux vrais sièges à l’arrière
1980 Ferrari 400i les sièges avant se rabattent suffisamment pour accéder à l’arrière, attention aux ceintures de sécurité.
L’accès aux places arrière est facile. Les deux dossiers avant s’inclinent suffisamment pour permettre de se glisser dans l’un des deux sièges. Bien que confortables, les sièges arrière conviennent mieux à des enfants qu’à des adultes. Petit bémol, on risque de se prendre les pieds dans la ceinture de sécurité, surtout en sortant. Le coffre de 486 dm³ permet d’y placer les (petits) bagages pour quatre personnes. Une roue de secours, identique aux autres roues, trouve sa place sous les bagages.
Au volant de la Ferrari 400i
Une invitation au voyage
La porte côté conducteur s’ouvre largement, comme une invitation à prendre place derrière le volant. L’ambiance des années 80 est renforcée par le chrome des commandes sur la console centrale. Le V12 démarre à la première sollicitation. Aucun son discordant n’agresse nos oreilles. La main se referme naturellement sur le pommeau du levier de vitesses. L’embrayage est souple, mais le passage des rapports reste ferme et précis.
Une bonne tenue de route
Les 4,80 mètres de la voiture s’insèrent facilement dans la circulation. Attention tout de même à ne pas trop chatouiller l’accélérateur, car notre GT ne demande que ça. Rappelons, toutefois, qu’il s’agit d’un coupé Grand Tourisme et non d’une berlinette. Même en cinquième, le V12 accepte de repartir sans rechigner. Le poids de la voiture (1700 kg) ne semble pas être un obstacle. Elle tient bien la route et l’on ne ressent aucune impression de tangage. La Ferrari 400i se défend bien aussi sur les petites routes ensoleillées de notre essai, même avec son gabarit. Les vitres baissées n’ont occasionné que très peu de remous à l’intérieur du véhicule. Ce qui est appréciable.
Un freinage à la hauteur
Le freinage est assuré par quatre disques ventilés avec étriers 4 pistons. Le minimum pour arrêter ce gros coupé. Nous n’avons détecté aucun déport du véhicule, même lors d’un freinage d’urgence. Il faut noter que cette auto a reçu un suivi régulier depuis sa première mise en circulation le 22 février 1980. Les divers documents qui accompagnent la Ferrari 400i attestent de son bon état. Son expertise vétéran a été effectué en septembre 2021. Elle est donc valable en Suisse jusqu’en 2026.
Ferrari 400i | Les points forts et les points faibles
Les points forts
Ce Top Model ne peut laisser indifférent. Sa ligne reste intemporelle. L’habitabilité est excellente et le confort bien au-dessus de la moyenne. Une 400i – voire une 400 ou une 365 – reste encore une Ferrari abordable. Son luxe discret ne fait pas d’elle un signe extérieur de richesse. Attention, du fait de sa rareté, une 400i boîte mécanique sera plus chère que son homologue en automatique.
Les points faibles
La finition est bonne dans l’ensemble, mais sans être exempte de quelques remarques. Le tapis de coffre est un peu fin pour une voiture de cette catégorie. Les divers boutons sur la console centrale sont désuets. Avoir relégué la jauge à essence sur la console centrale est une erreur. En effet, la voiture consomme environ 20 litres aux 100, dans des conditions normales de roulage. Elle aurait dû, à notre avis, faire face au conducteur. En version mécanique, l’embrayage monodisque est fragile. Il faut éviter de la faire patiner trop souvent en ville.
Acheter une Ferrari 400i ou non ?
Une faible production
Quelques privilégiés seulement peuvent rouler en Ferrari 400i. La production de ce véhicule compte au total 1306 exemplaires, et tous ne sont pas au mieux de leur forme. Une 400i bon marché, dans vos rêves, sauf si vous êtes un mécanicien Ferrari. Du fait de sa cote relativement basse, la Ferrari 400i s’est généralement retrouvée entre les mains de propriétaires qui n’avaient pas les moyens de l’entretenir. Or, ce type de mécanique ne souffre pas un laisser-aller.
Un entretien rigoureux
Une vidange moteur tous les 5000 kilomètres ou une fois par an. La mécanique gloutonne réclame tout de même 18 litres d’huile. Optez pour une huile un peu épaisse qui compensera ainsi l’usinage ancien du moteur. Les deux filtres sont à changer en même temps. Ils ne se trouvent que dans les concessions Ferrari. Afin d’éviter toute mauvaise surprise, les connexions électriques sont à vérifier régulièrement.
Quelques points à vérifier
Pêle-mêle, quelques points importants à contrôler régulièrement :
- tous les 10 000 : la chaîne de distribution (fragile),
- tous les 20 000 : circuit de refroidissement,
- tous les 30 000 : les soupapes et, éventuellement,
- tous les 40 000 : remplacer la chaîne de distribution.
Tout est disponible dans le réseau Ferrari avec des prix en rapport. Vous avez décidé de partager la vie d’un Top Model, les conséquences financières sont à la hauteur.
Vintage Car Magazine vous donne son avis
Pour conclure, ce modèle de 1980 nous a permis de nous faire plaisir. Nous ne sommes pas des fans de Ferrari. Toutefois, cette voiture est vraiment attachante par sa polyvalence. En effet, la boîte mécanique permet des relances incisives sur les petites routes. Le confort est excellent et la tenue de route – sauf par temps humide – est impressionnante. Cette Ferrari 400i est proposée au prix de CHF 78 000, ce qui en fait une voiture abordable au regard de la qualité de sa présentation et du suivi de son entretien. De plus, les précédents propriétaires sont connus. Ce qui est important quant à l’historique d’une auto de collection.
Cependant, le budget d’entretien est conséquent. Il est bon de mesurer tous les risques avant de prendre une décision. La Ferrari 400i en boîte mécanique est préférable à la version automatique pour qui aime conduire. Retrouvez toutes les informations sur ce véhicule en suivant ce lien.
Finissons par une petite devinette. Comment reconnaître une 400 / 400i d’une 365 GT4 si, par malheur, le monogramme a disparu ?
C’est très simple. Les feux arrière d’une 365 GT4 sont au nombre de 6 alors que pour les 400 / 400i, ils ne sont plus que 4. Pour le reste, les détails sont assez subtils.
1980 Ferrari 400i un cuir de qualité est omniprésent dans l’habitacle.
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