Il n’était pas facile, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, d’être un constructeur de voitures indépendant. Ni même de pénétrer la sphère des courses automobiles sans argent. La Simca Estager nous prouve pourtant que, même avec un budget limité, c’est possible.

Imaginons alors une auto à la conception simple et légère. Simplifions en aussi au maximum l’entretien grâce à une technologie adaptée. Pourquoi alors ne pas se lancer ? Tout cela était possible il y a 75 ans. La Simca Estager, bon marché à sa création, est aujourd’hui hors de prix. Pourtant, elle devait trouver un nouveau pilote à The Monaco Sale.

Fabriquée en un seul exemplaire

1950 Simca Estager Barquette modèle unique du trio Estager Debo Motto.

1950 Simca Estager Barquette modèle unique du trio Estager Debo Motto.

Ne cherchez pas, il n’y en a pas d’autre. Ce modèle unique est l’œuvre de Jean Estager. Après la Seconde Guerre mondiale, les pilotes indépendants recherchent des solutions bon marché. Le châssis de la Simca 8 en est une. Ainsi, Jean Estager, pilote et ami de Louis rosier, décide de construire sa propre voiture. Le moteur est un 4 cylindres de 1089cc préparé par le spécialiste Simca, Roger Deho. La carrosserie est réalisée par la Carrozzeria Motto de Turin. Motto a une grande expertise des Barchetta (Alfa Romeo, Fiat, Cisitalia, etc.). La carrosserie biplace est en aluminium. Son aérodynamisme est conforme à ce qui se construit à cette époque. Jean Estager homologue son véhicule en octobre 1950 sous le numéro 581 G 63.

Une longue retraite pour la Simca Estager

1950 Simca Estager Barquette retrouvée dans une grange dans les années 2000.

1950 Simca Estager Barquette retrouvée dans une grange dans les années 2000.

Ce véhicule, que nous retrouvons à la vente aux enchères The Monaco Sale, change de mains en 1951. Max Deblon s’en rend acquéreur. Il l’inscrit aux 24 Heures du Mans sous le n° 74, mais elle n’est pas sur ligne de départ. La Barchetta prendra sa revanche dans d’innombrables autres courses, entre autres à Montlhéry en 1953. Puis silence radio. Plus aucune trace de la Simca Estager. Ce n’est qu’en 2000 que Christophe Pund la retrouve au fond d’une grange. Heureusement, le châssis et la carrosserie sont d’origine. S’ensuit une restauration totale par le vendeur actuel. Sauf la porte conducteur qui reste d’origine, suite à sa redécouverte.

Une restauration au plus près de l’origine

1950 Simca Estager Barquette moteur 4 cylindres de 1089cc.

1950 Simca Estager Barquette moteur 4 cylindres de 1089cc.

Le travail de restauration comprend une reconstruction du moteur à l’identique. Modifié pour la course, il affiche désormais une cylindrée de 1220 cc. Alimenté par deux carburateurs Solex 32 PBIC, il possède un collecteur Abarth. À noter que le réservoir d’huile et le carter en aluminium sont des composants d’origine de la préparation Roger Deho. Le coût de la restauration avoisine les € 100 000. Pour information le moteur d’origine 1089cc est inclus dans la vente. L’estimation de ce modèle unique se situe entre € 190 000 et 240 000.

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