La Maserati Quattroporte V8 Evoluzione reprend le flambeau en 1994. Soit quatre ans après l’arrêt de la précédente génération. Dans l’intervalle, nous avons la berline 4 portes Biturbo, sous les appellations 418, 424 ou 430.
Issue de la Ghibli II, la Maserati Quattroporte IV reçoit trois moteurs : 2.0-Litre, 2.8-Litre et 3.2-Litre. Les deux premiers proviennent de la Ghibli II GT et le dernier, un V8, dérive de celui de Shamal. À noter que le vilebrequin plat fait place à un vilebrequin en croix, dont le fonctionnement est plus doux. Dessinée par Marcello Gandini, la Maserati Quattroporte V8 Evoluzione possède des lignes plus douces et sa taille est réduite en regard de la version III. En 1998, Maserati, propriété de Fiat, passe sous la direction opérationnelle de Ferrari. Les trois motorisations prennent désormais le label Evoluzione.
Maserati Quattroporte | Six générations de berlines grand tourisme
La découpe de l’aile arrière bien qu’originale alourdie globalement la ligne de la Maserati Quattroporte V8 Evoluzione.
1963 – 1969 | Première génération
Le dessin est signé Pietro Frua. Deux motorisations V8 sont au programme : 4.2-Litre et 4.7-Litre et boîte manuelle à 5 rapports ou automatique à 3 rapports. Deux versions seront fabriquées. La première de 1963 à 1966 reçoit des optiques avant carrés. La seconde, 1966-1969 – est reconnaissable à des double optiques. 776 série I seront produites – 260 de 1963 à 1966 et 516 jusqu’en 1970.
1974 – 1975 | Seconde génération
Citroën vient de racheter Maserati. Frua et Bertone profilent les prototypes. Finalement, ce sera Bertone et Marcello Gandini qui dessineront la série II. En raison des problèmes liés à la faillite de Citroën, seuls 13 exemplaires verront le jour. Le moteur est un V6 de 3.0-Litre. Moteur que nous retrouverons sous le capot de la Merak et de la SM automatique. À noter que ce modèle est une traction avant. Elle sera aussi équipée de la suspension Citroën.
1979 – 1990 | Troisième génération
Nous entrons dans l’ère De Tomaso. Le dessin de la série III est confié à Giorgetto Giugiaro. Les moteurs Maserati offrent soit un 4136cc, soit un 4930cc. Elle revient à la propulsion. Une version spéciale Royale, 51 exemplaires, arrive sur le marché en 1986. Sandro Pertini, président de la République italienne, utilisera un de ces modèles, mais lui, blindé. Plus de 2000 unités ont été fabriquées.
1994 – 2001 | Quatrième génération
Maserati vient de passer sous les couleurs de Fiat. La série IV de la Maserati Quattroporte est issue de la Ghibli II. Trois moteurs à choix : 2 V6 de 2.0-Litre et 2.8-Litre et un V8 de 3.2-Litre. Ce dernier est la motorisation de la Shamal. À noter que le vilebrequin plat sur la Shamal est en croix sur la Quattroporte. Le crayon de Marcello Gandini adoucit les lignes. La taille – par rapport aux versions précédentes – se voit réduite. En 1997, Ferrari prend les rênes de Maserati. C’est la sortie de la version Evoluzione, toujours en 3 motorisations.
2003 – 2012 | Cinquième génération
Cette fois, c’est Pininfarina qui est aux commandes du dessin de la nouvelle Quattroporte. Les motorisations sont un 4.2-Litre et un 4.7-Litre, dont les puissances sont de 400 à 440 chevaux. La carrozzeria Touring en déclinera une version break répondant au nom de Bellagio. Seuls 10 exemplaires ont été fabriqués. Elle a été vue pour la première fois au concours d’élégance Villa d’Este en 2008.
2013 – nos jours| Sixième génération
Présentée en 2012, cette génération reçoit une carrosserie en aluminium à partir de 2016. Sa ligne est l’œuvre de Lorenzo Ramaciotti. Elle existe en propulsion ou en 4×4. Les moteurs V8 en aluminium proviennent de chez Ferrari, soit un V6 de 410 chevaux, soit un V8 de 530 à 580 chevaux. Plusieurs finitions sont au catalogue.
Au volant de la Maserati Quattroporte Evoluzione V8 3.2-Litre
Cuir et alcantara sont en harmonie avec la couleur extérieure Verde Brooklands sur la Maserati Quattroporte V8 Evoluzione.
Notre voiture d’essai est une V8 Evoluzione 3.2-Litre Biturbo IHI dont la fabrication, selon le site de Maserati, est de 415 exemplaires. Sous la férule de Ferrari, la Maserati V8 Evoluzione reçoit 400 points d’amélioration. Qualité et fiabilité avant tout. Pour les puristes, la célèbre montre disparaît au profit d’un affichage numérique plus qu’ordinaire.
Aspect général
L’accès à la Maserati V8 Evoluzione est aisé grâce aux portes qui s’ouvrent largement, tant à l’avant qu’à l’arrière. Tout de cuir tendu, notre Evoluzione a fière allure. Les sièges sont confortables. Et, la place pour les jambes à l’arrière est excellente. Le V8 émet un bruit agréable dès sa mise en route. Sur notre version d’essai, la boîte de vitesses est une Getrag à 6 rapports. Sachez qu’il existe la version automatique BTR à 4 rapports (BTR Engineering est un spécialiste australien qui modifie les ZF).
Intérieur spacieux
La Maserati Quattroporte Evoluzione permet de voyager grâce à un coffre à bagages de 475 dm³. Sa configuration n’autorise pas tous les types de valises – voir photo – mais cela évite de placer des sacs sur les sièges arrière en cuir. À noter que des rideaux occultants sont disponibles pour les places arrière. Bien que cette version de la Quattroporte ne mesure que 445 cm de long pour une largeur de 181 cm, la place à bord est généreuse. Les placages de bois sont de belle facture. La jante du volant, en bois également, laisse une bonne vision sur les cadrans de contrôle.
Sur la route
Attention au démarrage ! La berline de luxe se transforme en fauve. Les accélérations sont franches et les rapports s’enclenchent aisément les uns après les autres. Vous vous retrouvez très vite à des vitesses inavouables. Le V8 Biturbo a du coffre, il chante aussi longtemps que vous le laissez faire. Et cela dans un confort remarquable. Le freinage est à la hauteur. Quatre disques Brembo avec ABS Bosch permettent de ralentir l’animal sur route ouverte. La tenue de route est sereine. Nous trouvons des McPherson triangulés à l’avant et pour l’arrière, ce sont des triangles obliques qui ont été retenus. L’amortissement est piloté et la direction reçoit une assistance hydraulique.
Maserati Quattroporte V8 Evoluzione | Les points forts et les points faibles
Discrète dans une robe signée Gamdini, la Maserati Quattroporte vo Evoluzione sait rugir quand il est nécessaire.
Les points forts
Nous sommes, là, en présence d’une voiture d’une grande fiabilité – merci Ferrari –, performante et efficace. Son comportement est sain. Ce véhicule est à considérer comme une voiture plaisir, parfaitement utilisable tous les jours. En plus d’être très confortable, la Maserati Quattroporte V8 Evoluzione est dotée d’un équipement de série pléthorique.
Les points faibles
Nous avons néanmoins relevé quelques imperfections, mais rien de rédhibitoire. Tout d’abord, en termes de consommation, les 15 litres aux 100 représentent une moyenne assez courante. L’entretien du véhicule, quant à lui, requiert les soins d’un spécialiste. N’oubliez pas, le capot dissimule une pièce d’orfèvrerie. À prendre en compte, également, la puissance et les accélérations. Sur route humide, tout cela peut occasionner quelques sueurs froides.
Acheter une Maserati Quattroporte V8 Evoluzione ou non ?
Quatre portes, quatre places, un moteur biturbo fougueux, tout le charme de la Maserati Quattroporte V8 Evoluzione.
Si vous l’ignorez, sachez qu’en 1999 ce modèle avoisinait les CHF 100 000. Aujourd’hui ce Youngtimer est nettement plus abordable. Assez rares, les modèles offerts sur le marché sont généralement en bon état.
Les points à surveiller
Contrôlez minutieusement le carnet d’entretien. Les services doivent être effectués tous les 20 000 kilomètres. La courroie de distribution est préconisée tous les trois ans ou à 50 000 kilomètres. Si le moteur n’a pas été brusqué à froid, il est robuste. Sa fiabilité ne peut être mise en cause, sauf si l’entretien n’a pas été rigoureux. L’embrayage devant encaisser un couple important – 459 Nm – il faut surveiller son état tous les 70 000 kilomètres.
Quelques autres vérifications
La prudence est toujours de rigueur lorsque l’on se lance dans la concrétisation, peut-être, d’un rêve. Avant d’acheter ce genre de véhicule, il est bon également de vérifier l’état des silent blocs des barres stabilisatrices. En effet, le moteur est lourd. Contrôlez aussi l’usure des pneus ainsi que l’usure des disques avant (entre 50 000 et 50 000 kilomètres).
Le choix vous appartient
Vous avez pesé le pour et le contre. Vous avez examiné le véhicule sous tous les angles. La documentation du véhicule et son carnet d’entretien n’ont plus de secret pour vous. Voilà. À vous maintenant de prendre une décision. Pour information, la Maserati Quattroporte V8 Evoluzione de notre essai nous a été confiée par l’Oldtimer Galerie à Toffen. En suivant ce lien, vous aurez à disposition toutes les données du véhicule.
Vintage Car Magazine vous donne son avis
Le trident est bien visible au centre de sa calandre et renseigne sur l’origine de la Maserati Quattroporte V8 Evoluzione.
Pour rappel, notre voiture d’essai ne totalise que peu de kilomètres en 23 ans de bons et loyaux services. Sa carrosserie tout comme l’intérieur sont en parfait état. Bien qu’elle soit superbement motorisée, la Maserati V8 Evoluzione est souvent conduite de manière sage. Son poids de plus de 1600 kg n’est pas étranger à une conduite coulée. Cette voiture se comporte très bien sur route sinueuse, mais donne toutes ses capacités sur autoroute.
Concernant l’entretien de nos chères automobiles, une petite remarque qui nous tient à cœur. La mécanique et la carrosserie se partagent généralement toute l’attention du propriétaire d’un véhicule. Mais qu’en est-il des sièges ? Que faisons-nous pour préserver le cuir qui en fait tout le charme ? Nous avons trouvé pour vous une société spécialisée dans les soins pour cuir automobile. N’hésitez pas à aller la découvrir.
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