La firme a un faible pour les versions vitaminées. Et paraît ainsi sur le marché, en 1984, une bombinette : la 2.3-16 développant 185 chevaux. Celle-ci évolue et devient la Mercedes-Benz 190 E 2.5-16 développant une puissance entre 195 et 204 chevaux. Par la suite et pour la compétition, le constructeur en vient à créer la Mercedes-Benz 190 E 2.5-16 EVO II.

Vous souvenez-vous de la Mercedes-Benz 190 ? La Baby Benz comme on la surnommait. Née en 1982 pour séduire un public plus jeune, elle doit son dessin à l’équipe de Bruno Sacco. La même équipe qui s’est occupée en 1979 de la Classe S. Des versions sages équipées de motorisation 2.0 litres dont les puissances varient entre 90 et 122 chevaux selon les années.

Un long chemin jusqu’à la Mercedes-Benz 190 E 2.5-16 EVO II

1990, les trois soeurs, au premier plan 2.5-16 EVO II, au second plan 2.5-16 EVO et au dernier plan 2.3-16.

1990, les trois soeurs, au premier plan 2.5-16 EVO II, au second plan 2.5-16 EVO et au dernier plan 2.3-16.

Première mouture en EVO I

Ancêtre de la 2.5-16 EVO II, la 2.3-16 servit de base à la construction de l'EVO en 1989.

Ancêtre de la 2.5-16 EVO II, la 2.3-16 servit de base à la construction de l’EVO en 1989.

Mercedes-Benz souhaite s’inscrire au Championnat de tourisme allemand DTM – Deutsche Tourenwagen Masters. Pour pouvoir y participer, le constructeur doit produire et vendre 502 exemplaires du véhicule candidat, en version routière ou street version. Ainsi apparaît sur le marché en 1989 la 190 2.5-16 EVO I. La base est la 2.5-16 développant 195 chevaux – version catalysée – ou 204 chevaux – non catalysée – dont le couple de 240 Nm est opérationnel entre 5000 et 5500 tr/mn.

Dans le même temps, AMG propose sa variante animée par un moteur 3.2 litres. 200 exemplaires sont déjà fabriqués, soit noir, soit gris argent. La 190 E 3.2 AMG développe 234 chevaux pour une vitesse maximale de 247 km/h.

EVO II au DTM

1990 Kurt Thiim gagne sur 2.5-16 EVO II DTM à Diepholz Airfield Race.

1990 Kurt Thiim gagne sur 2.5-16 EVO II DTM à Diepholz Airfield Race.

Championnat DTM oblige, la version EVO I se voit apporter des adaptations. C’est ainsi qu’en 1990, naît la version 2.5-16 EVO II. Présentée au Salon de Genève cette même année, elle fête aujourd’hui 30 ans de bons et loyaux services, tant dans le civil qu’en compétition. La Oldtimer Galerie à Toffen nous a permis d’essayer ce modèle qui, d’ailleurs, cherche un nouveau propriétaire. Si vous êtes intéressé, n’hésitez pas à les contacter.

2.5-16 EVO II | D’une berline placide à une sportive haute performance

2.5-16 EVO II pour la Suisse il existe un second aileron plus petit.

2.5-16 EVO II pour la Suisse il existe un second aileron plus petit.

Entre la version de 1984 et cette 2.5-16 EVO II, peu de points mécaniques communs. Toutes deux s’appellent 190 E et se ressemblent de manière troublante. La comparaison s’arrête là. La Mercedes-Benz 190 E 2.5-16 EVO II est conçue pour la course. Même si elle nous paraît presque civilisée, elle est loin de l’être. C’est l’enfant terrible de la gamme 190. Difficile de ne pas la reconnaître : peinture bleu-noir métallisée et énorme aileron arrière. Nous sommes loin de la Baby Benz de 1984. D’ailleurs, les fans l’appellent simplement EVO II.

Tout est dit ou presque. Peut-être encore son prix en 1990 : 115 259 DM. Oui, on tousse un peu. Sachez qu’aujourd’hui, son prix est toujours dans les hautes sphères et que ces 2.5-16 EVO II ne sont pas légion sur le marché. À titre de comparaison, une 190 E de base coûte environ 38 000 DM.

Quelques caractéristiques techniques de la Mercedes-Benz 190 E 2.5-16 EVO II

2.5-16 EVO II prete à prendre la route.

2.5-16 EVO II prête à prendre la route.

Le moteur

2.5-16 EVO II moteur développant 235 chevaux.

2.5-16 EVO II moteur développant 235 chevaux.

Il s’agit toujours du 4 cylindres 2.5 litres 16 soupapes, avec quelques améliorations pour en extraire 235 chevaux. Augmentation de l’alésage et diminution de la course. Convertisseurs catalytiques métalliques de série. Régime moteur passe à 7700 tr/mn. Cette dernière modification est possible grâce à une réduction de poids des bielles – quatre contrepoids au lieu de huit – et la conversion de l’entraînement de l’arbre à cames. Remplacement d’une chaîne à rouleaux duplex par une simplex.

Adhérence et aérodynamisme

2.5-16 EVO II casquette sur custode et aileron a double effet.

2.5-16 EVO II casquette sur custode et aileron à double effet.

Pour mieux coller à la route, la Mercedes-Benz 190 E 2.5-16 EVO II reçoit des raidisseurs et des jantes de 17 pouces. Et puis celui qui vous saute aux yeux tout de suite : l’imposant aileron arrière. Afin d’améliorer la force d’appui, l’aileron possède un volet rétractable sur la traverse supérieure. De plus, la bande inférieure de l’aileron pouvait aussi être inclinée. Un travail aérodynamique incroyable développé par Rüdiger Faul et Richard Läpple.

2.5-16 EVO II | La presse en parle en 1990

2.5-16 EVO II corps muscle qui se termine par un aileron imposant.

2.5-16 EVO II corps musclé qui se termine par un aileron imposant.

Revue Automobile – 23 août 1990 | Citation

“Même lorsque vous atteignez la limite critique, cette voiture de sport à quatre portes présente des caractéristiques de survirage et de sous-virage largement neutres qui ne sont guère affectées par les changements de charge. Si elle est délibérément poussée, la EVO II peut être encouragée à produire un survirage bien contrôlé”.

Auto Motor und Sport | Citation

”La 190 E 2.5-16 EVO II est une véritable machine G de la plus haute qualité et de loin la Mercedes la plus maniable. Sa suspension assouplie offre également un niveau de confort qui peut effectivement être mesuré selon les normes Mercedes et est étonnante pour une berline qui est construite pour une conduite très active”.

Derrière le volant de la Mercedes-Benz 190 E 2.5-16 EVO II

2.5-16 EVO II au bas de la console, a gauche, le manometre de temperature d'huile.

2.5-16 EVO II au bas de la console, à gauche, le manomètre de température d’huile.

L’aileron arrière. Comment le manquer ? Il est tellement gigantesque qu’il nous rappelle celui de la Batmobile ! Pas celle de Bruce Wayne, la BMW 3.0 CSL. En ce qui concerne la couleur, vous avez le choix, disait Henri Ford, pour autant que vous choisissiez le bleu-noir métallisé. Noir intérieur noir, cela fait un peu austère, mais voilà le client est roi et il aime le noir. Bien esseulée, une petite plaque de bois orne le tour du levier de vitesse. La jante du volant change par rapport à la 300 SEL 6.3. Trois cadrans vous font face et permettent de surveiller la bête. Un mano de température d’huile fait son apparition en bas de la console centrale. Quant à la position des vitesses, attention. La première est en bas à gauche. Ainsi les 4 autres rapports sont dans le H principal. Cette configuration s’observe sur la majorité des sportives.

Attention, le moteur de la 2.5-16 EVO II tourne !

2.5-16 EVO II tous les cadrans sont parfaitement lisibles pour surveiller la bete.

2.5-16 EVO II tous les cadrans sont parfaitement lisibles pour surveiller la bête.

Il ne se passe rien de particulier au départ. Le ralenti est parfait et discret. C’est après que les choses se gâtent. Soyez conscient que vous avez 235 chevaux sous le capot et que la voiture ne pèse que 1400 kg. Dès la seconde, la bête se réveille et ne demande qu’à vous donner tout ce qu’elle a. Prudence, l’aiguille monte vite, très vite et vous vous retrouvez à une vitesse inavouable et sanctionnable. Mais quel plaisir d’entendre les montées en régime. Il semble que cela ne va jamais s’arrêter. On se laisse vite griser, mais la raison nous murmure à l’oreille “ton permis, ton permis !” et l’on redescend vite sur terre.

Nous disions ? Ah oui, la voiture est bien équilibrée, mais elle reste une propulsion. Qui dit propulsion dit risque de survirage. C’est au pilote de le contrôler au volant. D’ailleurs, elle ne rechigne pas à la correction. C’est toutefois une manœuvre délicate à exécuter sur route ouverte. En conclusion, notre Mercedes-Benz 190 E 2.5-16 EVO II est une excellente machine à conduire pour le plaisir. Mais de préférence pour des conducteurs chevronnés.

Vintage Car Magazine vous donne son avis

1990, la 2.5-16 EVO II en premiere mondiale au Salon de Geneve.

1990, la 2.5-16 EVO II en première mondiale au Salon de Genève.

La Mercedes-Benz 190 E 2.5-16 EVO II est une voiture exigeante, tant au niveau de sa conduite que de son entretien. Si vous désirez vous faire plaisir, ne faites pas les choses à moitié. Cette voiture arrive maintenant dans la catégorie des Oldtimers. Et pourtant, elle est tellement actuelle. Malgré toutes ses qualités, nous lui concédons pourtant un défaut – valable pour toutes les 190 E – l’exiguïté de la place pour les jambes à l’arrière. Il est vrai que vous allez être le plus souvent à son volant, seul. Et donc cet argument ne vous concerne pas. Notre véhicule d’essai affiche environ 130 000 km. Il s’agit de la N° 140. Vendue neuve à Berne en septembre 1990, c’est une première main. Sachez qu’elle est livrée avec un second couvercle de malle possédant un aileron aux normes suisses. Une révision de la culasse a été faite vers 90 000 km. Voir les informations détaillées sur le site de la Galerie Toffen.

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