En 1915, Giacinto Ghia et Gariglio fondent la Carrozzeria Ghia & Gariglio à Turin. La société dessine et fabrique des carrosseries de voitures en aluminium léger. Au fil des années, elle devient l’une des carrosseries italiennes les plus réputées.
En 1929, la notoriété de la Carrozzeria Ghia grandit encore avec la victoire aux Mille Miglia de l’Alfa Romeo 6C 1500. Ghia produit alors, pour Alfa Romeo, Lancia et Fiat, des modèles spéciaux jusqu’au début du deuxième conflit mondial. On lui doit la célèbre Fiat 508 Balilla sport coupé.
Se maintenir en temps de guerre
Pendant cette période, et pour une question de survie, l’entreprise fabrique des charrettes et des bicyclettes pour l’armée italienne. En 1943 cependant, l’usine est bombardée et il ne reste rien de toutes ces années de travail. Ni murs, ni outils, ni croquis. Giacinto Ghia ne s’en remet pas et une crise cardiaque l’emporte le 21 février 1944 alors qu’il supervise la reconstruction des ateliers.
La Carrozzeria survit à son fondateur
Le nom de Ghia doit perdurer. Sa veuve, alors, transmet ce qui reste de l’entreprise à ses deux plus proches associés, Giorgio Alberti et Felice Mario Boano. C’est d’ailleurs ce dernier que Ghia avait désigné, de son vivant, comme successeur. En 1948, une filiale est établie à Aigle, en Suisse. En 1953, Renault fait appel à la Carrozzeria Ghia pour sa Dauphine. Luigi Sebre devient propriétaire de la société en 1954 à la suite du départ de Boano. La carrosserie produit ensuite des carrosseries pour Ford, Volkswagen, Volvo et Chrysler. Ferrari est également du nombre de ses clients. La production de Ghia se fait toujours en petits nombres. Ses produits deviennent par conséquent beaucoup plus exclusifs que ceux de ses concurrents. Depuis 1973, la société appartient à Ford.
1953 | Cisitalia 505 DF LHG
1953 Cisitalia 505 DF vue latérale côté droit – Carrozzeria Ghia.
La Cisitalia 505 est basée sur une Fiat 1900 dont le châssis et la transmissions ont été améliorés. Le dessin particulièrement épuré, œuvre des planches à dessin de Ghia, a particulièrement contribué au succès du véhicule. Présentée au salon de Genève en 1953, cette élégante Cisitalia 505 était une candidate idéale aux Concours d’élégance de l’époque. Le modèle présenté à InterClassics Brussels 2019 est le seul modèle existant encore en état de marche. Il a d’ailleurs appartenu au pilote de course suisse Fritz Stolz avant de connaître plusieurs propriétaires.
(Voiture prêtée par Marreyt Classics. www.marreyt-classics.com)
1953 Cisitalia 505 DF vue arrière – Carrozzeria Ghia
1965 | 1500GT, une production originale de la Carrozzeria Ghia
1965 GT 1500 vue latérale côté gauche.
La Carrozzeria Ghia avait dans l’idée de créer une petite voiture sportive et économique et pas uniquement la carrosserie. Pour ce faire, elle a utilisé une mécanique d’un modèle de série. Il s’est agi du moteur Fiat 4 cylindres de 1,5 litre. Le châssis tubulaire provient de l’atelier Gilco. Celui-ci recule la position du moteur répartissant ainsi les masses vers le centre de la voiture. Ce coupé sport à l’allure sportive n’en a véritablement pas les caractéristiques. Sa vitesse de pointe annoncée est de 170 km/h. En revanche, l’habitacle spacieux et confortable et le large coffre en font une véritable GT. À sa sortie, le véhicule était relativement cher. Son prix, en effet, s’apparentait à celui d’une Porsche 365. L’atelier Ghia a produit seulement 846 exemplaires de cette 1500GT.
À l’heure actuelle, on estime à seulement 50 ou 60 le nombre de voitures encore existant.
(Voiture prêtée par un collectionneur belge)
1955 | Jaguar XK140
1955 Jaguar XK 140 vue trois quarts avant gauche.
La Jaguar XK140 fait son apparition fin 1954. Elle remplace le modèle XK120. La production de la XK140 cessera en 1957 dès l’arrivée de la XK150. La marque transforme le véritable véhicule de sport qu’était la XK120 en un véhicule beaucoup plus policé, la XK140. Celle-ci, davantage routière, gagne en confort et en agrément de conduite. Le modèle présenté à InterClassics Brussels 2019 a été construit et conçu par le bureau de design Ghia. Cette commande spéciale de Jaguar au Liban comportait seulement trois véhicules. Aujourd’hui, il n’en subsiste que deux exemplaires. Celui que vous pouvez admirer sur le salon et un autre qui se trouve aux États-Unis. Cet élégant roadster, de la Carrozzeria Ghia, a fait l’objet d’une restauration en 1994.
(Voiture prêtée par un collectionneur belge)
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