2024 | L’an 1 du Salon Romand Vintage Motors à Lausanne

Une passion jamais démentie

Lugon Garnisseur est une petite société basée à Martigny composée de Romain Lugon et d’une collaboratrice. Mais qui est Romain Lugon ? Ce passionné estimant que le métier de garnisseur se trouve à l’abandon, saute le pas. Cela fait maintenant 15 ans qu’il restaure les intérieurs de voitures et les selles de motos. Pour lui, impossible de se lasser tant ce travail est aussi intéressant que varié. Ce spécialiste en sellerie s’appuie sur d’autres professionnels aussi rigoureux et minutieux que lui pour tout ce qui concerne la carrosserie, la mécanique et la peinture. Le résultat final doit être proche de la perfection. Si les voitures anciennes sont ses préférées, il lui arrive de temps en temps de s’occuper de modernes.

Le bien ne s’accommode pas du temps

La première difficulté est de retrouver les matériaux, tissus ou cuirs les plus proches possible de l’origine. Dans le cas contraire, il convient de trouver une alternative approuvée par le client. Si pour certaines marques, il est facile de trouver les mousses, pour d’autres, ce sera du sur mesure. Plus le véhicule est exclusif, plus la difficulté augmente. Bien sûr, les coûts de restauration dépendent du véhicule, de la qualité des matériaux utilisés et de la complexité de l’habitacle. Une restauration totale comprenant moquettes, ciel de toit, sièges, tableau de bord, etc. nous demande entre 100 et 120 heures de travail. Un ouvrage bien fait ne tient pas compte du temps.

Des rencontres intéressantes

Après avoir pris contact avec les organisateurs du Salon Romand Vintage Motors 2024, Lugon Garnisseur a décidé d’y présenter un stand. Pour Romain Lugon, c’est l’occasion de présenter son travail à un public de passionnés. Il ne le regrette pas. Rencontrer des personnes intéressantes, qui aiment et respectent les voitures de collection comme lui, est un point très positif. Si vous désirez en savoir plus sur le métier de garnisseur et particulièrement sur Lugon Garnisseur, ce lien vous mènera au bon endroit.

Vintage Point Porsche

La vie commence à 60 ans chantait Tino Rossi. En ce cas, longue vie à Porsche ! En dehors d’une exposition de différents modèles de 911, nous avons rencontré Joan Liechti, propriétaire du Project Garage au Locle, spécialiste de la marque de Zuffenhausen, dans la banlieue de Stuttgart. Membre de ESA, ce garage neuchâtelois fait partie de la nouvelle entité Vintage Point qui regroupe des spécialistes en voitures anciennes. Une occasion pour cet atelier de présenter leurs réalisations en matière de restauration et de préparation. Sur le stand du Salon Romand Vintage Motors 2024 figurent trois modèles : une 914, une 928 et une 911.

De la restauration à l’ancienne

Par exemple, la 914 a reçu une préparation moteur et boîte. La 928 a subi une restauration jusque dans les moindres détails. Terminée just in time le jeudi 23, elle a pu être présente le vendredi 25. N’oubliez pas que Le Locle est la patrie des horlogers suisses, le timing est important. Quant à la 911, c’est du pur entretien mécanique. En fonction de la demande, Project Garage peut répondre aux exigences de la clientèle. Si, par hasard, une pièce n’était plus disponible, ils sont capables de la refabriquer à l’ancienne, sans le support d’une imprimante 3D.

Une belle expérience

Joan Liechti nous le confirme, il est satisfait des rencontres tant avec le public qu’avec les professionnels présents. Même si les organisateurs attendaient sans doute plus de monde. Toutefois, pour lui, c’est une bonne expérience d’échanges fructueux. Un peu comme dans le réseau Vintage Point. Bien que ce réseau ne propose pas encore les pièces pour les anciennes, il permet d’établir un réseautage entre les membres. Si nous avons un véhicule que nous ne connaissons pas, le réseau nous permet de prendre contact avec un spécialiste en Suisse romande ou alémanique. Pour faire plus ample connaissance avec Project Garage, suivez ce lien.

Un Correia peut en cacher un autre

Tiago Correia est amoureux de la mécanique depuis son plus jeune âge. Portugais d’origine, il est désormais établi à Étagnières, dans le canton de Vaud. Sa rencontre avec Philippe Correia date de l’apprentissage de ce jeune homme. S’ils ne sont pas de la même famille, le duo partage le même nom et surtout une passion commune pour la mécanique. Après que Tiago Correia a repris cet atelier, ils ont mis en commun leurs connaissances et leurs compétences. Une différence de taille, pourtant. Si Tiago est attiré par les Japonaises des années 80-90 – voitures bien sûr – Philippe est un inconditionnel de la Ford Mustang.

Une soif d’apprendre

Cette ouverture vers les voitures anciennes leur permet d’apprendre un peu plus chaque jour. Comme le dit si bien Tiago, nous sommes de petites éponges. Nous avons soif d’apprendre. Nous absorbons toutes les connaissances que nous pouvons obtenir des personnes que nous rencontrons. Notre objectif est de réparer d’abord, pas de remplacer les pièces. Sur les modernes, nous ne pouvons pas faire autrement. Mais sur les anciennes, quel plaisir de démonter et de comprendre comment cela fonctionne.

De la visibilité avant tout

Venir présenter leur atelier mécanique au Salon Romand Vintage Motors 2024 est un moyen de gagner en visibilité. Pari réussi, semble-t-il. Nos deux Correia sont, non seulement, satisfaits des contacts avec les visiteurs, mais aussi avec les professionnels présents à ce salon. À l’époque, la voiture ancienne faisait corps avec son propriétaire. Les passionnés en savent quelque chose. C’est ce qui motive Tiago et Philippe à se lancer dans la réparation des anciennes. À la clé, de nouvelles découvertes à chaque jour qui passe. Avec les modernes, ce n’est plus possible. Pour découvrir l’Atelier Mécanique Correia, empruntez ce chemin.

Un rallye promenade avec road-book, ou pas

Après une soirée à Verbier, le Verbier Épicure Classic prend la direction de l’Italie vers le lac d’Orta aux dimensions humaines. Un endroit idyllique pour une étape gastronomique et pleine de charme. Puis direction Aoste pour un second jour plein de découvertes. Ensuite, Châtillon Saint Vincent avant de revenir sur Verbier. Cette balade est ouverte aux véhicules conçus jusqu’en 1980. Détail intéressant, tout le parcours se fait au road-book. Pour les participants qui préfèrent profiter totalement des lieux empruntés, un pilote moto ouvre la route. Personne ne se perd ! Original, non ? Attention, ce rallye promenade n’a lieu qu’une fois par année. Les dates 2024 : du 11 au 15 septembre 2024.

Promouvoir l’événement

L’annonce du Salon Romand Vintage Motors 2024 sur Facebook a donné l’idée à Fred Deslarzes de venir y faire la promotion du Verbier Épicure Classic. Il espère ainsi que ce concept qui lui tient tant à cœur éveillera l’intérêt de futurs participants. C’est une occasion de partager sa passion avec de nouvelles personnes. Fred Deslarzes est particulièrement conscient qu’un nombre trop faible de personnes intéressées et inscrites ne permettra pas la réalisation de son beau projet. Alors, pour en savoir davantage sur ce parcours gastronomique et intimiste, suivez la bonne route.

Des retrouvailles émouvantes

Encore tout ému de l’aventure qu’il vient de vivre, Renato Pacifico, l’un des organisateurs du Salon Romand Vintage Motors 2024, nous raconte. Parmi les voitures exposées, certaines d’entre elles étaient proposées à la vente. C’était le cas de cette Mercedes-Benz 300 SL, type R107, appartenant à un client de Renato. Il voit une personne s’en approcher et la regarder longuement. Intrigué, il s’approche de l’homme. Là, surprise, ce monsieur était en larmes. Décontenancé et embarrassé, Renato s’inquiète de la tristesse de ce visiteur. C’était la voiture de ma maman, vendue quelque temps plus tôt, lui expliqua-t-il. Renato, alors, lui propose de s’asseoir au volant. L’homme refuse. Il préfère s’asseoir du côté passager. En effet, c’est toujours sa maman qui conduisait la voiture.

L’enfance ne s’oublie jamais

Une discussion plus générale sur les Mercedes-Benz s’engage ensuite entre ce visiteur particulier et Renato. Ce dernier parle de son travail et mentionne la récente restauration d’une rare Mercedes-Benz 600 W100 – 1963-1981 et 2677 exemplaires, toutes carrosseries confondues. Tous deux parcourent le livre de la restauration de cette W100. Et là, nouveau moment d’émotion. En effet, le monsieur explique que son papa possédait l’un de ces rares véhicules. Vous est-il déjà arrivé de ressentir autant d’émotions dans un salon de voitures anciennes ? Ces véhicules font remonter beaucoup de souvenirs et de sentiments.

Ventury, française et rare

Elle est rare. Seulement 15 exemplaires entre 1994 et 1996. Cette GT n’est ni italienne ni allemande. Elle est française. Son histoire est chaotique. Elle a changé souvent de maître, pour finir avec un moteur électrique. Cette auto présente au Salon Romand Vintage Motors 2024 est une Venturi. Plus précisément une 400 GT. La création de la marque remonte au milieu des années 80. Ce sont deux membres de la société Heuliez qui ont conçu le premier prototype en 1984. Claude Poiraud – ingénieur – et Gérard Godfroy – designer – le baptisent Ventury, qui signifie Aventure.

Manufacture de Voitures de Sport

Succès au salon de Paris en 1984. Plusieurs personnes s’y intéressent dont Jean Daninos qui y voit une renaissance de ses Facel Vega. Ce sera Hervé Boulan qui entre dans l’équipe et la Ventury devient Venturi. L’équipe s’étoffe et le projet prend corps. Le premier proto roulant utilise une mécanique de 505 Turbo avec des éléments de Citroën CX, de Matra Murena ou encore de 205 GTI et de Renault 25. 1985, la société MVS – Manufacture de Voitures de Sport – voit le jour avec Hervé Boulan comme PDG. Le logo est dessiné par Gérard Godfroy.

Fin de l’aventure

Le moteur 4 cylindres Turbo ne donne pas satisfaction. L’équipe se tourne vers le V6 PRV. De nouvelles figures entrent dans la société. La taille de l’usine augmente et déménage de Chollet à Couëron, en Loire-Atlantique. La marque MVS laisse sa place à Venturi dont le logo est un gerfaut. Les ennuis commencent et la société est ballottée puis mise en redressement judiciaire. En 2000, l’aventure Venturi thermique se termine par son rachat par l’entreprise de Gildo Pallanca Pastor qui en fait des électriques.

Henri Pescarolo pour parrain

Le modèle exposé au Salon Romand Vintage Motors 2024, la 400 GT, correspond à la version route de la Venturi 400 Trophy. Son parrain n’est autre qu’Henri Pescarolo. Bien que l’intérieur rappelle celui de la 260, il est de qualité supérieure. Les cuirs et les placages (bois ou carbone) sont de meilleure qualité. Les rétroviseurs extérieurs sont rehaussés, les pots sont équipés de catalyseur et les phares sont maintenant escamotables. Son V6 bi-turbo développe plus de 400 chevaux sur les roues arrière. Accouplé à une boîte 5 rapports, il permet à la Venturi 400 GT d’entrer dans le club des 300 km/h.

Voir notre galerie sur le Salon Romand Vintage Motors 2024.

Une aventure courageuse

Lancer un nouveau salon reste un défi, même si celui-ci est dédié aux voitures de collection. L’Association GVM l’a fait. Soyons honnêtes, le record d’affluence n’a pas été battu. Donc pas très bon pour les organisateurs. Cependant, les retours que nous avons eus des exposants sont bons. Les visiteurs du Salon Romand Vintage Motors 2024 étaient de qualité. Il s’agissait avant tout de passionnés à la recherche d’informations et de solutions pour leurs autos de collection. Quant aux participants, nous n’avons pas pu nous entretenir avec tous. En voici la liste : Warson, Carrosserie des Acacias, Valérie Ciaglo, Cleaning Tech Service, Motor Addict Léman, Annonces Automobile, Luxury Watches Gallery, Folies Burgers, Oh Gelato et Station Vintage qui nous a proposé un défilé de mode des années 40 à 60.

Pour toute information sur Station Vintage, suivez ce lien.

Pour les Romands, par des Romands

Alors que va-t-il se passer en 2025 ? Les dates sont déjà prévues, du 23 au 25 mai 2025, même endroit, halle 7 du Palais de Beaulieu. Nous espérons, pour les organisateurs, que les amoureux des voitures anciennes viendront plus nombreux. Pendant des années, nous avons entendu que rien ne se passait en Suisse romande. Maintenant que des organisateurs leur proposent divers salons, ils ne viennent pas ou pire sont négatifs avant même d’y être venus. Mesdames, messieurs, vous le savez : la critique est aisée, mais l’art est difficile. Méditons quelques instants sur cette vérité.