Peter Monteverdi est né en 1934 et, dès son plus jeune âge, il s’intéresse aux voitures. Son père, en effet, était concessionnaire de marques prestigieuses. On peut citer Ferrari, Lancia, Jensen, Rolls-Royce, Bentley et même BMW.
Au décès de son père en 1956, Peter reprend l’affaire familiale. Ses succès avec ses voitures de course lui amènent une certaine prospérité. Cependant, à la suite d’un conflit avec Ferrari, il en perd la concession. Qu’à cela ne tienne. Le jeune homme décide alors de fabriquer des voitures sportives de luxe pour concurrencer Ferrari. Peter Monteverdi possède déjà une clientèle importante à laquelle il a vendu de nombreuses voitures de luxe.
Monteverdi High Speed 375S | La première de la série
1966 High Speed 375 S prototype vue latérale gauche au salon de Genève 2017.
Habillée par Frua
Signé par le carrossier italien Frua, le modèle High Speed est un coupé deux places. Son capot plongeant rappelle celui de la Maserati Ghibli. La High Speed 375S fait sa première apparition au Salon de l’Automobile de Francfort en septembre 1967. Pour nombre de visiteurs, Monteverdi sonnait comme une marque italienne. À la suite de cet accueil positif, le constructeur automobile lance la production après le salon. Ainsi, le châssis est fait de tubes d’acier par un artisan local. Puis, il reçoit une mécanique d’origine Chrysler – V8 de 7.2 litres – chez Monteverdi à Bâle. Enfin, le tout part pour Turin où Frua l’habille d’une carrosserie en acier faite à la main. Et, pour terminer, elle revient à Bâle au showroom Monteverdi.
Un désaccord se termine au tribunal
Tout va pour le mieux jusqu’au moment où, en 1968, Monteverdi rompt brutalement le contrat avec Frua après la construction de 12 modèles. Frua bloque la fabrication de la carrosserie en faisant valoir ses droits d’auteur. L’affaire se termine au tribunal.
High Speed Série 2 | Signée Fissore
1969-1975 High Speed 375 L carrosserie Fissore de face au salon de Genève 2017.
Déclinée en quatre versions
À la suite de ses démêlés avec Frua, Peter Monteverdi définit un nouveau cahier des charges pour Fissore. Ainsi, la High Speed devient 2+2 sous le nom de 375L et, plus tard, arrive le cabriolet 375C. Pour terminer, Monteverdi demande à Fissore une berline qui doit devenir le véhicule de référence. Ainsi, la gamme Monteverdi High Speed se compose de 4 versions. La première est signée Frua et les autres Fissore. Nous trouvons donc : la 375S, première Monteverdi. Puis, la 375S, coupé 2+2. Ensuite, la 375C, coupé deux places. Une version 2+2 reste à l’état de prototype. Enfin, la 375/4, grande berline de plus de 5 mètres.
Exposée au Musée des Transports à Lucerne
Peter Monteverdi espérait en faire une voiture officielle au Palais Fédéral en Suisse. Quant aux chiffres de production, ils sont assez disparates. Selon les éléments fournis par le constructeur, il doit y avoir environ 250 exemplaires de la High Speed tous modèles confondus. Pour la berline 375/4, produite entre 1971 et 1973, le nombre est de 13 exemplaires. Aujourd’hui les voitures suisses Monteverdi sont visibles au Musée des Transports à Lucerne depuis la fermeture du musée Monteverdi à Bâle.
Monteverdi | 4×4 et retour à une formule 1 pour la route
Nouveaux modèles | Une berline et deux 4×4
1977-1982 Sierra vue trois quarts avant gauche.
Après la fin de la production de sa série High Speed, Monteverdi se tourne vers le monde du 4×4. Deux modèles sont alors proposés : le Sahara et le Safari. Ainsi qu’une berline : la Sierra.
Berline Sierra
Basée sur un châssis de Plymouth Volare, la berline Sierra reçoit deux types de V8 : un 5.2 litres de 152 chevaux et un 5.9 litres de 180 chevaux. L’équipement de la Monteverdi Sierra est luxueux avec cuir, climatisation, etc. Cinquante exemplaires sortent des usines, dont 3 cabriolets et un break.
4×4 Sahara et Safari
Quant au Safari, il repose sur une base d’International Scout. Une version de base, appelée Sahara, est un Scout légèrement modifié. Concurrent direct du Range Rover, le Safari est nettement plus luxueux et à peine plus cher. La carrosserie vient de chez Fissore. Le moteur est un V8 Chrysler de 5.2 litres. En option, le Monteverdi Safari reçoit un 5.7 litres de 165 chevaux.
Monteverdi | L’espoir de construire une Supercar
1970 hai 450 SS vue avant au salon de Genève 2017.
Un prototype Hai 450 SS présenté au Salon de Genève
La première tentative de Monteverdi date de 1970 et plus précisément du Salon de Genève. Le constructeur automobile suisse y présente sa Monteverdi Hai 450 SS. Il s’agit d’un prototype destiné à faire suite aux High Speed 735. Conçue sur un châssis tubulaire, elle reçoit un V8 de 7 litres derrière les sièges avant. On ne sait pas vraiment qui est l’auteur de son profil. Peter Monteverdi affirme que le dessin est de lui. D’autres pensent qu’il s’agit d’un designer de chez Fissore. Certains, enfin, l’attribuent à Pietro Frua. Nous n’en saurons jamais rien.
Prototype Hai 650 F1 et faillite
Envisagée au départ à 49 exemplaires, la Hai 450 SS n’existe que sous la forme de deux prototypes. Peter Monteverdi en aurait également commandé deux répliques en 1990 afin de les exposer au musée à Bâle-Binningen. C’est la faillite en 1984. Malgré cela, Peter Monteverdi retente l’aventure, en 1992, avec la Hai 650 F1. Basée sur le châssis de la Formule 1 Monteverdi ORE-1B et équipée d’un V8 Ford -Cosworth, cette F1 de route reste aussi à l’état de prototype. Deux prototypes sont exposés au musée des Transports à Lucerne.
Vintage Car Magazine vous donne son avis
1976-1982 Safari vue trois quarts avant gauche.
Monteverdi est la seule marque automobile suisse de voitures de luxe. Vouloir concurrencer les grandes sportives luxueuses de l’époque était une idée excellente. Guidé par sa passion, il a effectivement pu construire des voitures exceptionnelles. Celles-ci sont d’ailleurs très rares sur le marché de la collection. Parmi les voitures en Suisse, nous n’avons découvert, à ce jour, qu’un Safari et deux Sierra. Une des deux Sierra est une version cabriolet extrêmement rare.
Une estimation de leur valeur est très difficile à donner. En effet, elles ont été produites en nombre restreint et peu roulent encore. Le club Monteverdi en Suisse est apte à donner des informations à ce sujet. Ci-après, nous vous proposons deux tableaux. L’un concerne les chiffres de production et le second les données techniques des différents modèles. En outre, les photos des différents modèles et prototypes sont visibles dans la partie INFO du site du club Monteverdi.
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